
Soubise entame bientôt une fulgurante carrière: mousquetaire gris à dix-sept ans, capitaine à dix-huit ans, brigadier à vingt-cinq, maréchal de camp à vingt-huit. Aide de camp, intime de Louis XV et protégé de madame de Pompadour, il participe à la bataille de Fontenoy en 1745 et il est nommé lieutenant général en 1748, un an avant d’hériter de la seigneurie de Roberval, Rhuis et Saint-Germain.
Il reçoit «en survivance» de son grand père Hercule Mériadec de Rohan-Soubise, le titre de Gouverneur de Champagne le qui lui est confirmé le et quil porte jusquen 1751.
Très attaché à sa seigneurie de Roberval, il y entreprend de nombreux travaux dembellissement.
En 1751, LouisXV le nomme gouverneur général de la Flandre et du Hainaut, gouverneur, chef et grand bailli de Lille. Il sest démis durant cette même année du gouvernement de Champagne, hérité de son grand-père. En 1755, LouisXV le nomme ministre d’État, en le faisant asseoir au Conseil den haut.
En 1756, l’Autriche déclenche une guerre en voulant reprendre la Silésie à Frédéric II de Prusse. Le prince de Soubise est envoyé par LouisXV pour aider l’Autriche mais il se fait tout d’abord battre par la Prusse à Rossbach en 1757. Soubise s’y montre incapable de coordonner l’action de ses troupes devant la rapidité des manœuvres prussiennes; il y perd trois mille hommes, morts et blessés, tandis que six mille autres sont faits prisonniers. L’annonce de ce lourd revers sonnera le glas de la puissance militaire française et donnera lieu à de vives attaques et moqueries à son encontre.
Il prend néanmoins sa revanche en 1758 à Sondershausen et à Lutzelberg et reçoit pour ces faits d’armes la dignité de maréchal de France. En 1761, Soubise commande l’armée du Rhin qui compte cent dix mille hommes. Il doit plier à Villinghausen () puis à Wilhelmsthal (). Malgré la victoire tactique de son neveu Condé contre Ferdinand de Brunswick (beau-frère de Frédéric II) à Johannisberg, son armée, encerclée dans Cassel, est chassée de la Hesse en .
La guerre de Sept Ans se termine par les traités d’Hubertsbourg et de Paris, signés en 1763 entre la France, l’Autriche et les princes allemands: ils confirment la possession de la Silésie à Frédéric II.
La marquise de Pompadour meurt lannée suivante. La comtesse du Barry devient favorite en 1768 et accorde son amitié à Soubise. Protégé par les favorites successives du roi, Soubise bénéficie de toutes les faveurs de la cour.
En 1774, à la mort de Louis XV, le nouveau roi Louis XVI confirme Soubise dans son poste de ministre d’État.
Dabord très ébranlé par la banqueroute de son gendre, le prince de Guéméné, puis atteint par laffaire du collier de la reine, dont un autre de ses parents, son cousin le cardinal de Rohan, est lune des victimes, le prince de Soubise se retire des affaires et doit quitter le conseil des ministres. Il vend en 1782, la seigneurie de Wasquehal-la Marque à Charles Joseph Lespagnol de Grimbry2 et en 1784 la terre et la seigneurie de Roberval (Oise), à Achille René Davène, seigneur de Fontaine (1745-1828) qui donnera naissance à la branche subsistante Davène de Roberval, titulaire du château de Roberval.